PARDONNER LE PASSÉ DE VOTRE PARTENAIRE
J'avais 19 ans et je venais de me faire virer de la fac de théologie lorsque j'ai rencontré Cait. Nous avons commencé à devenir amis parce que j'avais besoin de parler et qu'à l'époque, je n'avais pas beaucoup d'options. J'étais à 2500 km de chez moi, et y retourner après avoir été viré n'était pas une option. Alors que nous avons commencé à nous fréquenter, il ne m'a pas fallu longtemps avant que je ne m'aperçoive qu'elle était différente des autres filles. Sans même m'en rendre compte, je suis devenu fou amoureux. Je n'avais pas vraiment fréquenté au lycée parce que je me sentais mal à l'aise et aussi parce que j'avais l'impression qu'il y avait peu d'options. Tu peux imaginer Mon étonnement de voir combien les choses progressaient vite avec Caitlin. Je n'avais jamais vécu cela auparavant. J'ai su au bout d'un mois que je l'aimais. Je me souviens toujours de la première fois que je lui ai dit. Nous étions assis dans sa Jeep rouge au fond d'un parking. Je n'avais dit cela à personne auparavant, et j'ai senti combien ce moment était important lorsque ces mots sont sortis de ma bouche.
Malgré toutes les choses que j'aimais chez elle, il y avait une seule chose qui me semblait trop grosse à accepter : son passé. Elle a commencé à avoir des relations sexuelles orales lorsqu'elle avait 12 ans. Pendant ces années, elle en a eu tellement qu'elle ne pouvait pas les compter. Même si elle n'avait jamais eu de rapport sexuel avec pénétration, j'ai commencé à être hanté par les pensées d'elle en train de faire des fellations à des gars sur les banquettes arrières de leurs voitures, au cinéma ou à certaines fêtes.
Moi, j'avais grandi un peu différemment... J'étais, du moins selon moi, "M. Pureté". Je n'avais jamais été avec une fille, regardé du porno, été saoul... Mon histoire personnelle a créé un sentiment de suffisance, m'a fait penser que j'avais le droit d'avoir une fille qui était "pure" aussi.
Nous sommes arrivés à un point dans notre relation où je ne pouvais pas continuer à avancer sans aborder ce problème. Cela me rongeait de l'intérieur. J'ai commencé à en parler avec mes proches, et je suis arrivé à la conclusion que je ne pouvais pas l'épouser. Je n'arrivais pas à me sortir de la tête les images que j'avais créées d'elle avec ces types.
Finalement, j'ai décidé qu'il n'y avait qu'un seul moyen pour que je me sente mieux. Je lui ai dit que je devais savoir tout ce qu'elle avait fait. Je voulais savoir qui, comment et ce qu'il s'était passé. Elle avait de l'appréhension et m'a dit : "Je ne me sens plus la même personne qu'à l'époque. Quand j'y repense, j'ai l'impression que ce sont les souvenirs de quelqu'un d'autre. Je suis prête à tout te dire, mais ce sera douloureux à revivre."
Nous n'en avons pas parlé tout de suite, et au cours des deux jours suivants, Dieu m'a parlé. Alors que je priais au sujet de Caitlin et de son passé, Il m'a dit : "Si tu ne peux pas lui pardonner, alors tu ne peux pas être pasteur. Je ne peux pas utiliser une personne qui prêche sur ma grâce mais qui ne la comprend pas. Si tu la comprenais, tu ne la ferais pas passer par là et tu ne retiendrais pas tout cela contre elle."
Instantanément, une révélation de ce qu'est réellement la grâce et le pardon a inondé mon esprit et mon cœur. Je me suis rendu compte de ce que je lui demandais, de la douleur que cela lui causerait et de l'arrogance dont je faisais preuve en lui demandant cela. Mais surtout, j'ai compris que j'avais mal compris la grâce. Tout d'un coup, les mots de Matthieu 6:14-15 sont devenus plus clairs pour moi :
"Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes."
Ce verset n'était pas un ultimatum, mais plutôt une fenêtre sur mon âme. Si je pardonnais librement sans lui faire payer un prix ou faire amende honorable, alors c'était la preuve que je comprenais la grâce de Dieu. Cependant, si j'exigeais d'elle plus que ce que Jésus lui-même exigeait de l'humanité, alors j'étais en accord avec un esprit de religion.
À partir de ce moment-là, Dieu a commencé à enseigner à mon coeur ce qu'était la grâce. Nous ne parlions même plus de Catlin; le Saint-Esprit m'enseignait sur la croix. Dans le Psaume 51 au verset 4, David demande le pardon à Dieu pour son péché avec Bathsheba, et pour avoir tué son mari pour se couvrir. Dans sa prière, David dit à Dieu : "J'ai péché contre toi seul..." À première vue, on pourrait se dire que David n'a pas juste péché contre Dieu, mais qu'il a péché contre Bathsheba, son mari Urie et même contre Joab en lui ordonnant de participer au meutre d'Urie. Ce verset commence à prendre plus de sens lorsqu'on le regarde avec les bonnes lunettes. En tant qu'humains, nous avons tendance à tout ramener à nous. Dieu m'a parlé et m'a dit "Oh non, c'est bien pire que si elle avait péché contre toi. Elle a péché contre moi. Si je peux lui pardonner, alors tu n'as pas le droit de garder cela contre elle."
Dieu a décidé d'oublier le passé de Catlin (Hébreux 10:17)
Comment oserais-je retenir quelque chose que même notre Créateur ne retenait pas.
Comment oserais-je exercer un droit que Dieu lui-même avait décidé de ne pas exercer ?
Lui demander de me réciter son passé aurait en fait été en contradiction avec le travail que Dieu effectuait en elle. Le problème n'était pas son passé mais mon incapacité à comprendre la puissance de la grâce. En lui demandant de me dire tout ce qu'elle a fait, je lui en faisais revivre la souffrance. Je lui demandais de faire pénitence pour des péchés que même Dieu ne lui demandait même pas de faire.
J'ai décidé de lâcher et de ne pas lui demander de tout me dire. Je lui ai pardonné et je l'ai vraiment libérée dans mon coeur. Au cours de ce processus, j'ai réalisé que Dieu m'utilisait dans l'oeuvre de guérison qu'il voulait faire en elle. En lui pardonnant et en la voyant comme Jésus la voyait, j'ai participé à son processus de guérison. Cela m'a fait entrer dans le plan de Dieu qui était de la guérir, plutôt que de lui mettre des bâtons dans les roues.
Pour ceux qui sont dans ma position : avant de demander à savoir des choses sur le passé de votre partenaire, prenez du temps avec Dieu. Il a peut-être une idée différente pour votre prochaine étape. Ses conseils et Sa sagesse m'ont permis de pardonner à Caitlin et d'épouser la fille dont j'étais tombée amoureuse depuis plusieurs années.