La peur et l’amour sont des ennemis. On le constate tout particulièrement dans le cas où une relation de confiance a été brisée et que les personnes impliquées doivent décider si elles vont essayer de rebâtir la confiance dans leur relation.

Lorsque nous avons été blessés, le premier réflexe est de vouloir punir la personne responsable. C’est une réponse basée sur la peur. Infliger à l’autre la douleur que nous ressentons nous procure un faux sentiment de pouvoir. Mais ça ne fait en réalité qu’accentuer la peur, la souffrance, et la déconnexion. Ainsi, cette réaction ne peut pas être envisagée, si toutefois nous désirons restaurer la relation.

Une fois que punir l'autre n'est plus une option, comment avancer ? Avant tout, il faut s’assurer que les deux parties souhaitent restaurer la relation et rétablir la confiance, et qu’elles sont prêtes à faire le travail nécessaire dans ce but. Si la personne qui a commis l’offense ne reconnaît pas ses torts ou si la personne blessée n’est pas prête à pardonner, tout rapprochement sera impossible.

Si les deux personnes ont le même objectif, alors elles doivent toutes deux faire des choix décisifs pour lancer le processus de restauration. Une telle démarche n’est pas facile, et la restauration relationnelle n’est en aucun cas une affaire vite réglée. Cependant, je sais que tout mariage, amitié ou partenariat restauré après une grave trahison est le résultat de personnes qui ont choisi de travailler dur et de garder leur amour face à la peur en faisant trois choses.

1. “JE TE CHOISIS”

La décision la plus puissante que l’on puisse faire après une trahison est de choisir l’alliance qui a été faite avec l’autre. Surtout dans le cas d’une infidélité, où une personne a le droit légal de divorcer, ce choix requiert et démontre la puissance de l’amour et du pardon. Dire “je te choisis” n’est pas seulement la première étape vers la réconciliation ; c’est un choix qui doit être pris quotidiennement durant tout le processus de restauration.

2. “JE VAIS EXPOSER MON CŒUR BRISÉ”

Lorsque que nous avons été blessés, l’émotion que nous manifestons le plus souvent est la colère. Et celle-ci a beau être forte et authentique, elle cache généralement une autre émotion que nous devons exprimer : la tristesse. C’est contre-intuitif pour la plupart d’entre nous, mais dans le processus de réconciliation, il est essentiel d’ouvrir notre cœur et de montrer là où nous avons été blessés. On pense souvent que de montrer notre blessure à la personne qui l’a causée ne peut qu’aggraver les choses, mais en réalité, cette vulnérabilité ouvre la porte à l’autre pour une véritable repentance, en lui permettant de voir comment ses choix ont affecté la personne qu’il aime.

3. “JE VAIS ASSUMER LA RESPONSABILITÉ DU CHAOS QUE J’AI CRÉÉ”

Tout désordre a forcément un responsable, et ne peut pas disparaître tant que ce dernier ne se charge pas lui-même de le régler. Il n’est pas avisé de maintenir une relation avec quelqu’un qui ne reconnaît pas ses erreurs et ne s’engage pas à les réparer, surtout lorsque celles-ci portent directement atteinte à la relation.

Remettre de l’ordre dans notre chaos revient à s’engager dans un processus de discipline, pas de punition. La punition veut rendre coup pour coup, tandis que la discipline désire corriger le problème pour restaurer la relation.  La punition empêche la personne de s’occuper de son chaos en rejetant toute responsabilité loin d’elle, mais la discipline rend capable la restauration en faisant reposer tout le poids du problème sur son auteur.

Une personne repentante s’engage dans un processus de discipline dans lequel elle acceptera d'assumer la responsabilité de ses actes et des conséquences qui en ont découlé, et de tout faire pour que ce chaos ne se reproduise pas. Cette démarche peut être douloureuse – encore plus douloureuse que de se soumettre à une punition – parce qu'elle nous oblige à éprouver un pieux chagrin, à visiter ces endroits brisés de notre vie qui nous ont conduits à trahir une relation, et à changer notre façon de penser et notre comportement. Mais c'est le seul processus qui témoigne d'un véritable engagement à rétablir la confiance et la connexion.

Certains de mes plus grands héros sont des hommes et des femmes qui ont choisi le chemin de la repentance, de la discipline et qui ont remis de l’ordre dans leur chaos. Ils ont cherché à guérir là où ils ont blessé et ce faisant, ils sont devenus des personnes d’honneur, d’humilité, de courage et d’amour.

Aujourd’hui, je t’encourage à faire le choix le plus puissant que quiconque puisse faire : d’aller vers l’amour, face à la peur.

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